En 2023, le calendrier juif marque un moment solennel avec le jeûne de Tisha Beav, une des dates les plus marquantes pour la communauté juive. Cette journée de jeûne et de deuil commémore plusieurs tragédies, notamment la destruction des deux Temples de Jérusalem, événements qui ont profondément impacté l’histoire juive.
Observé pendant 25 heures, Tisha Beav est un temps de réflexion et de lamentation. Les synagogues se remplissent de fidèles en prière, les lectures de textes traditionnels évoquent la douleur et les souffrances endurées par le peuple juif. Ce jeûne est l’occasion de se reconnecter avec l’histoire et de renforcer la résilience communautaire.
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Plan de l'article
Que commémore, dans la tradition juive, le jour de Tisha Beav ?
Le jeûne de Tisha Beav, aussi connu sous le nom de Tichea beAv, est une journée de deuil qui marque plusieurs tragédies majeures dans l’histoire juive. La plus ancienne est la destruction du Temple de Jérusalem par les Babyloniens en 586 av. J.-C., suivie de celle du Second Temple par les Romains en 70 ap. J.-C. Ces événements ont provoqué des bouleversements considérables pour le peuple juif et ont conduit à des périodes d’exil et de dispersion.
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Des événements tragiques multiples
Au-delà des destructions des Temples, Tisha Beav commémore aussi d’autres tragédies :
- L’expulsion des Juifs d’Angleterre en 1290 par le roi Édouard I.
- La défaite de la révolte de Bar Kokhba en 135, lors de laquelle Quintus Tinneius Rufus rase Jérusalem.
- L’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492 par les édits de Ferdinand de Castille.
La Shoah et Auschwitz
Le jeûne de Tisha Beav inclut aussi des réflexions sur les horreurs de la Shoah et la destruction des communautés juives en Europe. Auschwitz devient un symbole de cette tragédie moderne, offrant une perspective théologique sur la souffrance et la résilience du peuple juif.
Le 9 Av, date fixe de ce jeûne dans le calendrier hébraïque, incarne ainsi une journée de mémoire et de recueillement, où chaque génération est invitée à se souvenir des épreuves passées pour mieux comprendre le présent et espérer un futur plus serein.
Quels rites et coutumes lui sont associés ?
Le jeûne de Tisha Beav ne se limite pas à l’abstinence alimentaire. Une série de rites et coutumes spécifiques accompagne cette journée de deuil, accentuant l’atmosphère de recueillement et de réflexion.
Les prières et lectures
Durant Tisha Beav, les fidèles récitent des prières particulières et lisent des textes traditionnels. Parmi eux, les Lamentations de Jérémie (Meguilat Eikha) et les Kinot, des élégies funèbres, occupent une place centrale. La récitation du Véatah Kadoche et du Kaddich est aussi courante.
Les restrictions et pratiques
Les fidèles adoptent des comportements ascétiques :
- Ils ne portent pas de Talith ni de Téfilines le matin, contrairement aux autres jours.
- Ils s’abstiennent de se laver et de porter des chaussures en cuir.
- Ils évitent de saluer les autres et de se distraire.
Le repas avant le jeûne
La veille de Tisha Beav, un repas appelé séoudah hamafseket est pris en toute simplicité. Ce repas est souvent constitué d’un œuf dur et de pain, et la bénédiction du birkat hamazone est récitée sans le zimoun habituel.
Le lendemain de Tisha Beav
Le jeûne se termine le soir du 9 Av, mais certaines restrictions, comme l’abstention de viande et de vin, se poursuivent jusqu’au 10 Av. Cette prolongation rappelle l’ampleur du deuil et des événements tragiques commémorés durant cette période.
Quelle est aujourd’hui encore sa portée symbolique ?
Le jeûne de Tisha Beav, au-delà de ses rites et de ses coutumes, possède une portée symbolique profondément ancrée dans la tradition juive. Il commémore la destruction des deux Temples de Jérusalem, mais aussi d’autres tragédies historiques. Ce jeûne est une journée de deuil collectif et de réflexion sur les épreuves subies par le peuple juif.
Un jour de commémoration des destructions
Tisha Beav est principalement connu pour la destruction du Premier Temple par les Babyloniens en 586 avant notre ère et celle du Second Temple par les Romains en 70 de notre ère. Ces événements représentent des moments de rupture et de perte irrémédiable dans l’histoire juive.
Des tragédies additionnelles
D’autres événements historiques coïncident avec cette date :
- L’expulsion des Juifs d’Angleterre par le roi Édouard I en 1290
- L’expulsion des Juifs d’Espagne par le décret de Ferdinand de Castille en 1492
- Le début des déportations massives vers Auschwitz durant la Shoah
Une attente messianique
Selon la tradition, Tisha Beav est aussi lié à l’attente du Machia’h (Messie). De nombreux rabbins, comme Yeshaya Dalsace et David Seidenberg, interprètent ce jour comme une période propice à la réflexion sur le futur et à la réparation spirituelle.
Résonance contemporaine
Aujourd’hui, Tisha Beav continue de résonner au sein des communautés juives, que ce soit en France ou ailleurs. Le Times of Israël et d’autres sources comme le SIDIC rapportent que cette journée reste un temps fort de mémoire collective et de réaffirmation identitaire.